Carotte

Rotation culturale et choix des variétés

La rotation des cultures s’avère très importante pour réussir la culture de la carotte. En effet, il est conseillé de respecter un intervalle de temps allant de 3 à 5 années pour réimplanter les carottes sur une même parcelle en vue d’éviter la diminution des rendements, la destruction de la qualité de la production ainsi que de faire face à la prolifération de certains bio-agresseurs nocifs au développement de cette culture. 
On recommande d’adopter des cultures comme la fève, les épinards, les laitues pommées, les petits pois…etc. dans la rotation culturale consacré à la culture de la carotte.
 

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​Variétés 

Les critères de choix variétaux prioritaires s’orientent vers : 

• Rendement 
• Bonne aptitude à la conservation
• Résistance aux maladies 
• Coloration des racines

Opérations culturales

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Installation de la culture

Préparation du sol

Un sol très bien préparé favorise la réussite de la culture de carotte. Le terrain doit être labouré en profondeur (de 25 à 30 cm). Si nécessaire, il faut procéder à un décompactage (fragmentation des parties compactes du sol) avant l’implantation de la culture pour assurer une bonne formation du pivot. 

Préparation du lit de semences

Il est souhaitable de procéder à un labour superficiel de 10 à 15 cm afin d’émietter les mottes et par conséquent, obtenir une structure homogène. Ensuite, un nettoyage des obstacles (élimination des cailloux) doit se faire.

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Préparation des bandes de plantation 

La disposition des semences de la carotte au niveau du champ lors de la période de semis varie selon le mode d’irrigation adopté. En irrigué, il est conseillé de respecter un espacement de 20 à 30 cm tandis qu’en Bour, une distance de 70 à 80 cm est souhaitable.
Un lit parfaitement préparé se caractérise par sa profondeur (de 25 cm environ) et son homogénéité. Il doit également présenter une forme légèrement tassée qui empêche la sortie du collet.
 

Semis

Pour la culture de carotte, le semis peut se faire durant toute l'année sauf en période très froide ou pluvieuse (Décembre-Janvier) afin d'éviter la vernalisation à graines (contact direct avec le froid empêchant la germination des graines).

La dose de semis recommandée est de 6-7 kg/ha. Quant à la profondeur de semis, elle variante en fonction du type de sol

• Pour un sol lourd / compact, il est nécessaire de respecter une profondeur de 0,7 à 1 cm. 
• Pour un sol léger, la profondeur peut aller jusqu’à 1,5 cm comme maximum. 

En irrigué, le semis est effectué en lignes rapprochées et l'arrangement des plantes sur le terrain est de 20 à 25 cm entre lignes x 5-6 cm dans le rang. Par contre, en cas de Bour, le semis est en bandes à jumelées écartées de 0,7-0,8 m x 20 cm dans la jumelée x 5-6 cm dans le rang. 

Irrigué 

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Bour 

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Un premier éclaircissage doit avoir lieu à un mois après semis, lorsque la culture atteint le stade 2 à 3 feuilles et un 2ème  au stade 5 à 6 feuilles. Il faut laisser un écartement de 8 à 10 cm entre plants dans l’objectif d’optimiser les conditions de développement et de lutter préventivement contre les maladies cryptogamiques.

Irrigation

Les étapes de germination et de levée sont délicates, et doivent être bien maîtrisées en terme d’irrigation. L’eau doit être apportée en petite quantité mais régulièrement (1 à 2 légers arrosages). Après la levée, on espace les apports jusqu’au stade crayon afin de permettre à la racine de plonger. Puis on maintient une irrigation régulière, tout en augmentant les volumes d’apports lors du grossissement de la carotte suivant le programme suivant :

• 2,3 à 3,2 mm / jour : Premiers stades phénologiques jusqu’au début de formation de la racine pivotante ;
• 3,5 à 4,3 mm / jour : Grossissement de la racine pivotante ;
• 2,2 à 3 mm / jour : Avant la récolte 
   

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Fertilisation

Sur le plan nutritionnel, il est fortement conseillé de procéder à l’analyse du sol pour avoir une idée précise sur la disponibilité des éléments fertilisants, le pH et le pourcentage de la matière organique. Cette analyse permettra de suite d’ajuster les apports aux besoins réels de la culture, dans l’objectif de garantir une nutrition équilibrée. 

Les besoins moyens en éléments majeurs NPK pour produire une tonne de la carotte, sont les suivants : 

• 3 à 3,5 kg d’azote 
• 1 à 1,2 kg de phosphore (en P2O5)
• 3,7 à 4,5 de potassium (en K2O)

Globalement, une bonne fertilisation de carotte consiste à apporter un engrais de fond composé de : 

• Fumier bien décomposé à apporter deux mois avant le semis, avec une quantité de 20 à 40 T/ha en fonction du potentiel de la parcelle. 
• 60 à 100 kg/ha d’azote, 80 à 150 kg/ha de phosphore et 250 kg/ha de potassium.

 
Concernant l’engrais de couverture, il faut appliquer une quantité de 50 à 150 kg/ha d’azote (stade 4 feuilles), 40 kg/ha de potassium au stade 4ème-5ème feuille et un 2eme apport de 40 kg/ha de potassium au stade début grossissement des racines. Dans ce sens, Il faut faire attention aux apports de potassium puisqu’il provoque un blocage de magnésium en cas d’excès, ce qui engendre une diminution de la qualité des racines mais aussi du rendement. Les apports en engrais de couvertures doivent respecter un calendrier bien précis : Un apport / 2 à 3 semaines.

D’autre coté, il faut être très prudent par rapport à la fertilisation azotée, une trop forte dose affecte le rendement de la carotte en favorisant le développement de son système foliaire au détriment de la racine. De plus, un excès en azote peut engendrer une baisse de la qualité gustative et il peut également affecter la conservation de la racine et sensibiliser la plante à certains problèmes phytosanitaires. 

 

La carotte est très sensible aux carences de magnésium. Sur ce, il faut l’apporter sans dépasser 30 unités/ha afin d’éviter l’antagonisme avec le potassium. En outre, le Bore est essentiel pour la carotte, sa carence est fréquente dans les sols basiques. Pour y remédier, il est conseillé d’intervenir par des pulvérisations foliaires en optant pour des fertilisants rapidement assimilables par la plante. 
 

Plan de fertilisation 

Le programme de fertilisation de la carotte dépend fortement du mode d'apport des engrais : 

1. Fertilisation standard : où l'ensemble des engrais sont apporter à la culture au sol.  Dans ce cas nous parlons d'un plan de fertilisation en deux étapes (fumure de fond et fumure de couverture).
    

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2. Fertigation : également dite, irrigation fertilisante. Dans ce cas l'ensemble des éléments nutritifs sont donnés à la culture selon les besoins instantanés de la plante. 
    

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Protection phytosanitaire

 

 

Les mauvaises herbes, le puceron, les nématodes, la mineuse (mouche de la carotte) et les maladies fongiques sont les ennemis les plus redoutables de la carotte. 
Quant aux maladies cryptogamiques, les principales se présentent comme suit : Pythium (fonte de semis), le mildiou, l'oïdium et l'alternariose. 

Lutte contre les maladies et ravageurs de la carotte  

La prévention est la solution exemplaire pour lutter contre les maladies et ravageurs attaquant la carotte. Sur ce, il est extrêmement important d’adopter les bonnes pratiques suivantes :

• Pratiquer la rotation
• Favoriser l’aération de la culture (Eclaircissage) 
• Choix des variétés tolérantes 
• Eviter les excès d’eau et d’azote
• Bien niveler la surface de plantation
   

La lutte chimique reste un moyen efficace en cas d’attaque

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Récolte 

Cette opération peut se faire lorsque les carottes sont bien formées du point de vue longueur et diamètre. Selon les besoins, on peut commencer la récolte à environ 3-4 mois après le semis, entre les mois de juillet et de novembre (à partir de juin pour les carottes primeurs semées en mars). Généralement la récolte au Maroc s’effectue de façon manuelle et le conditionnement est direct au champ, à condition que le sol ne soit pas trop humide. 

Stockage et conservation 

Les racines de carotte se conservent bien dans le sol pour une durée de moins d'un mois. Elles se conservent également en chambre froide à 0°C et 99% d'humidité relative après lavage dans une solution de chlorure (à pH 6,5-7,5) à 100 ppm et refroidissement. 

Les carottes récoltées d'un sol sableux ne nécessitent ni lavage ni enlèvement du feuillage avant leur conservation. Il suffit de les secouer pour enlever le sol qui adhère sur les racines et de les serrer dans du plastique fin. Point qui reflète l’avantage des sols sableux vis-à-vis de la carotte
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Il est capital de mentionner que cette culture est très sensible à la présence d’éthylène qui donne un goût amer aux carottes, ce qui nous oblige à éviter leur stockage avec d’autres fruits dégageant de l’éthylène lors de leur maturation.